Pourquoi faire appel à un(e) art-thérapeute?

Partant de l’idée que le processus de création peut être moteur de changement, l’art-thérapie vise à redonner leur place aux capacités créatrices de chacun, souvent oubliées, sous-estimées ou reléguées au second plan.

L’idée générale est donc prendre le temps de faire taire un peu son mental pour laisser la place à l’expression du corps et des émotions.

Offrir un peu de vacances à son hémisphère gauche et redonner un peu de pouvoir à son hémisphère droit en quelque sorte.

Pourquoi ? Peut-être d’abord pour se découvrir autrement, étant capable de fonctionner différemment, de voir les choses sous un prisme nouveau. Prendre un détour pour mieux s’approcher de Soi.

C’est une thérapie qui peut permettre de restaurer une estime de Soi cabossée, d’apprendre à mieux gérer son stress et ses émotions, ses douleurs et ses angoisses même. De surmonter certains blocages aussi. De traverser un deuil ou un épisode traumatique. De redevenir doucement sujet de sa vie lorsque celle-ci nous a peut-être peu à peu figés dans certains schémas inconscients.

En institution de soin, l’art-thérapie se fait de plus en plus présente. Malade, on se sent diminué, on perd ses repères. Et puis, qu’on soit hospitalisé ou pas, tout dans notre quotidien a tendance à nous ramener à la maladie.

A cet endroit, l’art-thérapie est une chance car elle permet une évasion. On prend appui sur la réalité pour se laisser partir dans le symbolique.

En addictologie et en gériatrie où j’interviens aussi, il n’est pas rare que les personnes accompagnées nous disent en fin de séance qu’elles se sentent plus légères, que leur humeur s’est éclaircie ou encore qu’elles ont totalement oublié leurs douleurs ou leurs angoisses pendant la séance. Dans une journée en centre de soins, c’est déjà beaucoup.

Mais parfois, alors même qu’on est par ailleurs en pleine santé, on peut ressentir un blocage justement autour de tout ce qui sollicite l’imaginaire, la création. On peut ne pas se sentir capable, penser qu’on n’a pas d’idées, qu’on ne saurait pas faire. Ne pas se sentir « créateur » et à la fois ressentir pourtant une envie qu’on retient parce qu’on ne se sent pas légitime. Dans un tel cas, quelques séances d’art-thérapie peuvent aussi permettre un déblocage parce qu’elles viennent rappeler que tout être humain est créatif et que ces ressources-là peuvent venir nourrir nos vies.